Scénario proposé au réalisateur S. NOTA
Voici le scénario envoyé à notre réalisateur, Stéphane NOTA, pour ce lundi:
C’est une salle de classe. Des élèves sont en cours de Français, bien séparées pour éviter toute communication pendant leur devoir surveillé. Le professeur distribue le sujet. Le silence est de mise, les élèves remplissent l’en-tête de leur copie pendant que le petit sourire de réconfort d’une élève s’adresse à LOLA qui lui répond rapidement mais sans conviction. Chacune reçoit le sujet et se met à la lecture silencieuse.
Un peu plus tard, elle s’écarquille les yeux à comprendre la question posée quand elle croit entendre ou plutôt sentir un frôlement derrière elle. Elle n’y prend garde. Mais un autre mouvement, presque indistinct, lui fait passer sur la peau un petit frisson désagréable. Pourtant, il faut rester concentrée et elle semble trouver justement des éléments de réponse à rédiger, quand un grand et pénible soupir, poussé contre son épaule, lui fait faire un bond de fou. Debout à présent, elle est prête à fuir.
C’est une grande femme vêtue de blanc qui la regarde debout derrière sa chaise.
Une telle secousse lui court dans tous les membres que Lola faillit s’abattre à la renverse ! Son corps entier devient mou comme si tout à l’intérieur d’elle s’écroulait. Elle a peur.
La femme en blanc, qui n’a pas bougé : Oh ! Mademoiselle, vous pouvez me rendre un grand service !
Lola veut répondre, mais il lui est impossible de prononcer un mot.
La femme en blanc : Voulez-vous ? Vous pouvez me sauver, me guérir. Je souffre affreusement. Je souffre, oh ! je souffre !
Tout en parlant, elle se rapproche de la place de Lola et s’assoit doucement .
La femme en blanc : Voulez-vous ?
Lola acquiesce, ayant encore la voix paralysée.
Alors elle tend à Lola un grand peigne et elle murmure : Peignez-moi, oh ! peignez-moi ; cela me guérira ; il faut qu’on me peigne. Regardez ma tête…Comme je souffre et mes cheveux comme ils me font mal !
Ses cheveux sont dénoués et très noirs.
Toujours sans un mot, Lola prend le peigne en frissonnant et lui peigne les cheveux. La femme en blanc soupire, penche la tête, semble heureuse.
La femme en blanc, brusquement : Merci !
Elle arrache le peigne des mains de Lola et s’enfuit.
Lola reste effarée.
Le professeur : Il vous reste une demi-heure.
Lola, assise, semble sortir d’un état second. Elle regarde autour d’elle et se remet au travail, prise par le temps.